Quelles relations entretenir avec sa famille non-juive lorsqu’on est converti ?
Chalom,
Je vous renvoie à ce que j'ai écrit sur ce sujet dans mon ouvrage Une identité juive en devenir, la conversion au judaïsme (éditions Lichma) :"Bien que l’on considère qu’un converti est « semblable à un enfant qui vient de naître », les liens avec ses parents non-juifs ne doivent pas être rompus. D’après certains, l’obligation de respecter ses parents s’applique même dans ce cas (Or Saméa’h, d’après son interprétation des propos du Rambam dans Hilkhot Maamarim 5, 11).
D’après d’autres, même si l’obligation n’existe pas car le converti est devenu une nouvelle personne, il n’en reste pas moins qu’il a une obligation de reconnaissance (Hakarat Hatov) envers ses parents non-juifs. Par conséquent, il devra leur rendre visite, leur montrer du respect, et les aider en cas de besoin, notamment lorsqu’ils deviennent âgés (Rav Moché Feinstein, Iguérot Moché, Yoré Dé'a 2, 130).
Cette question du rapport avec les parents est l’une des plus délicates pouvant se présenter aux convertis. D’un côté, il y a cette obligation de reconnaissance, mais de l’autre, il y a cette crainte que la fréquentation des parents non-juifs rende difficile le respect des lois de la Torah, tels la Cacheroute ou l’éducation des enfants. Il convient de faire preuve de beaucoup de patience et d’amour afin de faire comprendre de manière respectueuse à ses parents que les lois de la Torah ne peuvent être transgressées ; tout en conservant une vraie relation avec eux, car, comme l’enseigne le verset au sujet de la Torah : « Tous Ses chemins sont des chemins de paix » (Proverbes 3, 17)."
Béhatsla'ha Rabba.
A propos du Rav
De formation universitaire (titulaire d’un doctorat en Droit), Rav Yona GHERTMAN s’est tourné vers des études de Kodech, à la Yechiva, puis au Collel de Nice (CEJ), où il étudie encore aujourd’hui. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le judaïsme, dans lesquels il puise parmi les sources traditionnelles, qu’il présente d’une manière structurée et pédagogique au public francophone.
Aujourd’hui marié et père de quatre enfants, il partage son temps entre l’étude, l’enseignement de la Torah, et le rabbinat, où il s’occupe notamment des conversions au judaïsme.